Archives de catégorie : L’acteur porte-drapeau

Agonisante

La parole au théâtre peut être caresse ou griffure
La parole au théâtre peut être crachat ou morsure
La parole au théâtre peut être un SOS lancé
D’un personnage à l’autre, au public, à chacun.

La parole au théâtre peut être un aveu d’amour
La parole au théâtre peut être un coup de fleuret
La parole au théâtre peut être une balle assassine
D’un personnage à l’autre, au mensonge, à chacun.

La parole au théâtre peut être une clé vers le rêve
La parole au théâtre peut être fente vers la poésie
La parole au théâtre peut être étendard de beauté
D’un personnage à l’autre, à la laideur du monde.

La parole au théâtre peut être tant et tant de choses
Que je m’étonne d’entendre tant et tant d’acteurs
Laisser mourir sur scène la parole excisée,
Réduite à n’être qu’un flot de mots, de mots, de mots.

L’acteur porte-drapeau

Nous proposons l’idée que le public de théâtre n’est pas simplement une addition de spectateurs. Ce n’est pas une juxtaposition aléatoire d’individus. Le théâtre n’est pas le cinéma. 

Il y a un rapport (conscient, inconscient, explicite, implicite) entre les différents spectateurs, le plus souvent liés par un intérêt géographique, local, politique au sens primitif du terme. C’est pourquoi nous parlons DU public, et non « des personnes » ou de « clients ». Un collectif donc, qui se forme dans un espace public, et qui regarde et écoute dans la même direction : la scène, l’acteur.

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L’acteur debout

Le spectateur est assis. L’acteur est debout. 

Le spectateur a toujours été assis. L’acteur a toujours été debout. Et pas uniquement debout, mais verticalisé. Les acteurs antiques portaient des cothurnes, sorte de sandales à hauts talons qui les grandissaient, et des masques qui non seulement projetaient leur voix mais augmentaient leur stature en prolongeant le sommet de leur visage vers le haut.

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